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27/09/2024
J’aime beaucoup le sport et le judo fait partie de ceux que j’ai pratiqué (à petit niveau) et que je regarde avec grand plaisir à la télévision. La bande-annonce de "tatami" avait attiré mon regard et je l’avais coché tout en haut de ma liste des films à voir alors que ce mois de septembre est bien chargé au boulot… et que la durée de vie des films dans les cinémas ne cesse de diminuer.
Je n’avais pas mis mon plus beau kimono mais c’était plein d’enthousiasme que je me suis retrouvé dans une salle pour découvrir ce film qui est assez bon mais qui me laisse des regrets tant le scénario est plausible et le sport suffisamment graphique et tonique pour faire grimper la tension.
Ajoutez à cela toute une réflexion autour de la facilité de dire « moi je ferai ça » et de la difficulté de l’appliquer quand il le faut et vous comprendrez pourquoi j’avais envie d’aimer ce film.
Le résultat est assez bon (et bien meilleur que tout ce que j’ai vu ce mois-ci) mais je ne peux m’empêcher de penser qu’un livre aurait mieux fonctionné. Il faut dire que notre œil est habitué aux retransmissions sportives et qu’il est rarissime qu’un réalisateur arrive à bien mettre en lumière une discipline sportive.
C’est malheureusement encore une fois le cas ici, les combats étant filmés de manière bien peu convaincante (l’actrice principale ne devait pas être judokate ce qui est assez gênant). Un combat de judo, comme une journée de championnat du monde, cela prend du temps et c’est bien ce qui fait défaut au film : le temps pendant les combats, le temps entre les combats, tout ce temps qui pompe une énergie folle que ce soit quand on contre son adversaire ou que l’on subit des attaques plus ou moins directes de personnes plus ou moins proche.
En faisant s’enchaîner les combats, le scénario ne permet pas au personnage principal (et au spectateur) de cogiter : j’ai anticipé les choses pour me mettre à l’abri ? Très bien… mais il y aura toujours des personnes qui paieront pour ce que je décide de faire. Que ce soit de la famille (parents, cousins), des connaissances, ou toute autre personne pouvant servir d’exemple afin d’éviter que "mon comportement" donne des idées à d’autres. Le savoir est une chose, le voir en est une autre, avoir du temps pour bien saisir toutes les conséquences d’un choix fait en est encore une autre...
Le film ne laisse pas le temps à ces idées d’infuser... tout comme il n’explique pas pourquoi, si tôt dans la compétition, il est demandé à l’athlète de se retirer. Il y a 8 combats pour arriver en finale ? Cela laisse de la marge… et pourquoi le régime est fondamentalement contre ce combat ? Est-ce par peur de la défaite ? Pour d’autres raisons ? Rien ne sera dit là-dessus !
Et la fédération internationale ? Elle ne peut aider que si on lui demande de l’aide… très bien mais est-ce que prendre des sanctions (ce qui empêchera d’autres combattantes du pays de pouvoir sortir du carcan) est la meilleure chose à faire ? Boycotter, inclure ? Aucun des choix ne paraît évident à 100% et y réfléchir aurait été intéressant.
Bref, Tatami est plein de qualité mais aussi bourré de défauts ce qui est la preuve que le potentiel était là mais qu’il n’a pas été totalement exploité. Il n’empêche, c’est déjà bien et le film a tout pour lancer de belles discussions une fois les lumières allumées, ce que j’apprécie.
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